Scripts Les Déviants Sacrés


Script de la scène correspondant au chapitre 27 du tome 1




LE DÉMON DES EAUX CARMIN

 

Par

christine barsi

 

Adaptée de l’œuvre Les Déviants sacrés

de l’auteure christine barsi



La troupe constituée de GUERRIERS SYLVANEETHS, de leur capitaine SEARLE NÉPALHÂNH alias le DRAGAÃNH, et de leur amazone, progresse au travers des hauts plateaux et de la pierraille, tout au long de la matinée. Quand les astres Sahht, Mahht et Alhen sont au sommet de leur ascension, le cri guttural d’un guerrier les fait sortir de leur monotonie.

APPARITION EN FONDU :

1.                  EXT. CHEMIN DESCENDANT DES HAUTS PLATEAUX - JOUR – Le CIEL A DES NUANCES DE VERT ÉMERAUDE ((les astres Sahht (vert orangé), Mahht (vert orangé) et Alhen (orangé – le plus gros des trois)  sont au sommet de leur ascension)

 

ACTION

La troupe amorce la descente des hauts plateaux. Un GUERRIER indique la présence d’un aqualide, en contrebas. L’Aqualide est un loch ou bassin liquide constitué d’une eau couleur de sang ayant l’ultime propriété de régénération dans certaines conditions. Il se raconte qu’en contrepartie, ce type de bassin amenuise voire annihile la force physique le temps de l’immersion. Ils peuvent s’avérer dangereux pour un Sylvaneeth.

:

GUERRIER-1

(Cri guttural)

L’aqualide, là-bas !

 

ACTION

Intriguée de ce que sera la décision de SEARLE NÉPALHÂNH leur capitaine, l’amazone MAEWEEN BAÄELT se tourne dans sa direction. Il pèse sur elle un regard neutre, en réfléchissant aux conséquences de son choix. La jeune femme affiche un aplomb superbe, lui rendant un regard tout aussi dépourvu d’attention.

 

SEARLE NÉPALHÂNH-2

(Il assène tranquillement)

Nous franchirons la passe liquide.

 

ACTION

Aucun des guerriers ne bronche. Tous repartent d’un pas plus rapide, comme pressés de traverser les lieux maudits. Maeween tremble d’une excitation contrôlée. Tandis que le regard du Dragaãnh se pose sur elle comme s’il jaugeait sa résistance, elle soutient de nouveau celui-là sans manifester d’embarras. L’homme se détourne d’elle, et emprunte le sentier qui dévale des hauts plateaux en s’incurvant légèrement.

La descente s’effectue dans un silence quasi religieux qui confond la jeune femme. La raideur de la pente, plus importante que ce qu’elle a imaginé, les force à s’agripper à la roche qui saille de part et d’autre du couloir. Griffés par les aspérités, les doigts de Maeween se marquent de longues estafilades sanglantes ; mais le sentiment de bonheur que lui procure l’énigme de cet occulte aqualide lui fait oublier la douleur.

 

APPARITION EN FONDU :

2.                  EXT. EXTRÉMITÉ DU DÉFILÉ D’UNE VALLÉE REHAUSSÉE – UNE VUE SPLENDIDE SUR UN LAC (AQUALIDE) AUX REFLETS ROUGES ET ARGENT DONT LES EAUX TROUBLES SONT PARTIELLEMENT DISSIMULÉES PAR UNE VÉGÉTATION ABONDANTE – UNE BONNE HEURE PLUS TARD – JOUR – PRÉSENCE DES TROIS ASTRES DANS LE CIEL AUX NUANCES ÉMERAUDE.

 

 ACTION

Il leur faut une bonne heure pour atteindre l’extrémité du défilé et parvenir dans un semblant de vallée rehaussée, envahie pour une grande part par les reflets rouges et argent d’un lac aux eaux troubles dissimulé derrière une végétation abondante. De leur point de vue reculé, la vue splendide achève de charmer l’amazone en dépit d’émanations particulières qui lui font tout d’abord froncer le nez pour, après quelques dizaines de pas, trouver l'exhalaison, douce-amère, envoûtante et d’une suavité très agréable. Elle est néanmoins déroutée, puis amusée de voir les hommes arborer leur filtrant au visage afin de se protéger des relents singuliers qui, pour sa part, l’attirent curieusement. Searle, qui intercepte son expression, frémit d’un plaisir dissimulé. Comme lui, son amazone apprécie les effluves paradoxaux propres aux abords de la vieille cité envahie de Draegs.

Le rythme de leur progression se ralentit naturellement, tandis que les hommes paraissent porter sur leurs épaules des masses d’une lourdeur ineffable. Comme ils approchent des marais et de leur flore exubérante, Searle lance une série d’ordres brefs.

 

APPARITION EN FONDU :

3.                  EXT. PROXIMITÉ DU MARAIS – JOUR – PRÉSENCE DES TROIS ASTRES.

 

SEARLE NÉPALHÂNH-2

Attendez-moi ici, et veillez sur le secteur ! Qu’une dizaine d’entre vous se déploie tout autour. J’emmène notre amazone, près du bassin.

 

4.                  EXT. DANS LE MARAIS AUX REFLETS SANGLANTS ENVAHI DE BRUMES PARMI LA VÉGÉTATION – JOUR – SONORITÉS PITTORESQUES et clapotis de l’eau.

 

ACTION

Les soldats s’étonnent de ce que leur officier veuille entraîner leur amazone à sa suite, mais conserve un silence prudent. Tandis qu’ils se déploient alentour afin d’organiser la garde, le couple disparait au cœur du marais. Des herbes aux larges pétioles grimpent, plus hautes que la jeune femme, mais la main de son guide, qui s’est emparé de la sienne, ne la lâche pas. Maeween marche dans ses traces, agacée par l’attitude changeante de l’homme. Les clapotis de leurs pas produisent des sonorités pittoresques, sorte de mélodie insolite dans ce cadre de brumes et de marais où naviguent des bandes d’humidité odorante. À intervalle se profilent les reflets sanglants des eaux troubles dissimulées par la végétation. Puis la main virile abandonne la sienne. Le Dragaãnh Searle Népalhânh disparait de la circulation, pour reparaître presque aussitôt, seulement vêtu d’un pagne sommaire. Sa cuirasse de métalocuir a disparu. La jeune femme sursaute.

 

SEARLE NÉPALHÂNH-2

Retire tes vêtements, Maeween.

MAEWEEN BAËLT-3

(L’amazone sursaute)

Quoi ?

SEARLE NÉPALHÂNH-2

Retire tes vêtements, et dépose-les près d’ici ; là où je t’emmène, ils te gêneraient.

 

ACTION

Maeween atermoie. Mais sous le regard étrange de l’officier, elle se soumet à regret et ôte sa combinaison puis le ruban de textile étroit soutenant sa poitrine gonflée de sève. L’éclair dans les yeux de l’homme ne lui échappe pas. Elle conserve le fin tissu sur la partie basse de son anatomie.

Sans l’attendre, Searle s’évanouit dans le fouillis de la végétation. Maeween discerne très nettement le fracas d’un plongeon, puis le bourdonnement tonal des éclaboussures le long d’un corps fendant les eaux du loch. Prudemment, elle avance à son tour et se retrouve devant une large étendue d’eaux brunes aux nuances rouge carmin. Elle hésite. L’a priori des soldats et des amazones et les rumeurs circulant dans la caserne l’ont prévenue contre les dangers inhérents aux eaux insalubres des aqualides.

Par inadvertance, elle manque marcher sur un planidohl, un petit amphibien gris dont les pattes palmées se recouvrent de bulbes verts fluorescents et dont le corps comporte deux ailettes transversales mobiles à l’instar d’un rotor. Ce genre de quadrupède fraye au sein des marais et des aqualides et plane en déployant ses membranes fluorescentes de vert et d’orangé pour pêcher son lot quotidien d’insectes en tout genre. D’un vert uniforme, les larves de l’amphibien possèdent une cuirasse de pointes d’un vert plus soutenu.

 

5.                  EXT. DANS LEs eaux du MARAIS AUX REFLETS SANGLANTS ENVAHI DE BRUMES PARMI LA VÉGÉTATION – un banc de sable rouge – JOUR – chant fluet de larves aquatique, bruit d’un plongeon et cri de l’amazone.

 

ACTION

Maeween écoute le chant fluet de ces larves aquatiques qui s’élève en un cœur de tintinnabulements épurés. La beauté ténue de ces notes insolites envoûte l’amazone. Elle pénètre dans l’eau sombre et dense. À petits pas circonspects, elle s’aventure jusqu’à un banc de sable rouge. Les odeurs de putréfaction végétale embaument les lieux sans être pour autant déplaisantes. Maeween inspire pour puiser un peu de courage, puis, sans plus réfléchir, plonge à son tour dans les eaux plus profondes. Un cri lui échappe. La fraîcheur vivifiante glisse sur elle à l’instar d’un baume après une forte chaleur.

 

6.                  EXT. DANS LES EAUX DU MARAIS AUX REFLETS SANGLANTS ENVAHI DE BRUMES PARMI LA VÉGÉTATION – JOUR – CRI PUIS IMPRÉCATIONS DE SEARLE NÉPALHÂNH – BRUIT D’UN PLONGEON DE SEARLE.

 

ACTION

Sensiblement rassurée, Maeween avance dans l’onde si peu translucide qu’elle ne discerne du fond que de longs rubans sombres de plantes balancées par le flot lourd et puissant. Elle exécute quelques brasses timides, puis tâte du pied le fond qui se dérobe sous elle. Où donc est passé cet individu ? Alors que la question s’impose, une silhouette à peine reconnaissable, dans le brouillard diffus rampant au-dessus de l’eau, la fait sursauter. D’un coup de rein hâtif, l’amazone s’enfonce dans le courant et sans anticiper sa frayeur, sans la prévoir ni la comprendre, elle nage dans la direction opposée à l’homme. Le cri de ce dernier pour attirer son attention se mue en imprécations rauques, lorsqu’il devine son intention. Le bruit d’un nouveau plongeon apprend à la nageuse que l’officier part à sa recherche. Pour une raison confuse, Maeween prend vraiment peur et sa brasse s’accélère nerveusement.

 

SEARLE NÉPALHÂNH-2

(Furieux contre l’amazone)

Maeween… !

... / ...


ACTION

Sans cesser de nager, Maeween tourne la tête pour juger de la distance qui la sépare de l’étranger qu’est devenu à ses yeux le Dragaãnh. Rien à la surface des eaux. Il a dû se lasser de son attitude et s’attarde certainement là où elle l’a aperçu, dressé dans l’aqualide tel un démon des eaux.

Elle crie quand une main ferme attrape sa cheville, et qu’elle est attirée malgré elle vers le fond des eaux sanglantes. Elle boit la tasse, puis se débat avant que son esprit n’absorbe la pensée brutale du Dragaãnh dans sa tête qui lui intime de ne pas lutter.

 

SEARLE NÉPALHÂNH-2

(Communication télépathique impérieuse)

Ne lutte pas… !

 

ACTION

Un coup de pied réflexe la fait s’échapper de l’étreinte de l’homme qui se dissimule sous les eaux, tendre vers la surface et reprendre une seconde un souffle d’air avant que d’être réentraînée vers les fonds insondables de l’aqualide. Un étonnement incrédule l’envahit.

Elle se laisse porter au sein de l’onde opaque pour tenter de surprendre l’ennemi par sa passivité, mais ce dernier devine son stratagème. Ses bras l’enveloppent d’une emprise oppressante. Dans un sursaut de conscience, s’extirpant par une contorsion habile de la poigne pugnace, sentant comme des griffes s’accrocher à sa chair en un violent effort pour la retenir, Maeween parvient à lui échapper une nouvelle fois et d’une brasse rapide s’éloigne vers le bord du bassin.

Quand elle reprend pied, crachant de l’eau et remplissant d’air ses poumons en feu, des marques marbrent sa taille et son torse. Elle balaie des yeux les traces sanguinolentes autour de son ventre avant de se retourner pour affronter celui qui l’attaque ainsi en traître.

Au moment où Maeween pivote sur elle-même, le Dragaãnh surgit des eaux tel un faune dont les traits déformés d’une colère incompréhensible évoquent davantage un démon draeg. Son grand corps d’homme s’abat sur elle ; et quand ses bras vigoureux se saisissent de son corps nu, l’amazone pousse un cri dans lequel le nom du Dragaãnh se distingue. Searle semble s’éveiller du cauchemar ; ses gestes se font plus doux, plus tendres, bien qu’inexorablement, ses mains larges et puissantes entraînent la jeune femme vers les eaux profondes du bassin.

 

MAEWEEN-3

(Elle crie)

Searle… !

MAEWEEN-3

(Elle insiste)

Searle…, est-ce un rituel ?

 

ACTION

L’homme cesse tout mouvement pour étudier sa proie. Dans ses yeux, un éclair de démence suivi d’une reconnaissance soudaine de la situation l’empêche une seconde d’agir.    

                                                                                       (CONTINUED)



CONTINUED :

SEARLE NÉPALHÂNH-2

(Un éclair de démence dans le regard)

Oh, non, Maeween, ce n’en est pas un, mais ça aurait pu l’être en effet.

MAEWEEN-3

(Voix exquise)

Je ne suis pas prête, Searle.

 

ACTION

Son prénom prononcé par l’amazone déstabilise l’officier, et ralentit en lui le mécanisme déréglé de ses pensées.

 

SEARLE NÉPALHÂNH-2

Oui, je le sais bien, mon ange. Mais aussi le seras-tu, un jour, pour moi ?

 

ACTION

Il vrille sur l’amazone un regard incendiaire et interrogateur, dans lequel celle-ci peut lire une aliénation insondable.

 

SEARLE NÉPALHÂNH-2

Répète mon nom, s’il te plaît.

MAEWEEN-3

Searle…

SEARLE NÉPALHÂNH-2

Encore, Maeween.

MAEWEEN-3

Searle… Searle…

SEARLE NÉPALHÂNH-2

(Il marmotte avant de lui confesser de manière hermétique)

Oh… ! L’odeur de moi éloignera les autres.

MAEWEEN-3

Les autres ?

SEARLE NÉPALHÂNH-2

Les mâles.

MAEWEEN-3

Draegs ?

SEARLE NÉPALHÂNH-2

Oui, les Draegs. Ils hésiteront…

MAEWEEN-3

Mais…

SEARLE NÉPALHÂNH-2

Ne cherche pas à comprendre, Maeween.

 

ACTION

De nouveau son emprise sur sa captive se resserre. Ses yeux, un instant plus lucides, se troublent.

 

SEARLE NÉPALHÂNH-2

(Troublé)

Maeween, laisse-toi faire, abandonne-toi. Maeween…

 

7.                  EXT. DANS LES hautS-fonds DU MARAIS AUX REFLETS SANGLANTS ENVAHI DE BRUMES PARMI LA VÉGÉTATION – sous l’eau – JOUR – BRUIT D’EAU.

                                                                                                     

                                                                                           (CONTINUED)

 

 CONTINUED :

ACTION

Quand Searle emporte l’amazone vers les hauts fonds et qu’il la colle contre le sol de sable et de terre mêlés à de la roche et contre lui-même avec une passion emplie de frénésie, Maeween se croit perdue. L’homme, l’inconnu, la presse contre lui violemment, et quand ses lèvres effleurent les siennes, les gémissements de l’amazone se perdent dans les eaux du bassin, enfermés dans des bulles d’un silence impénétrable. D’elle-même, elle ouvre ses propres lèvres. Pourtant, elle se débat toujours ; les lèvres brutales dévorent les siennes, tandis qu’une langue étrangère se glisse dans sa bouche. Maeween finit par capituler.

Elle suffoque. L’air recommence à lui manquer. Comme elle résiste, son tortionnaire la plaque plus encore contre le fond de roche et de sable pour mieux l’embrasser. Le sol lui laboure le dos douloureusement. Puis alors qu’elle croit qu’elle va cesser de respirer, il la relève et la ramène vers la surface. Il sait que les eaux de l’aqualide annihilent le monstre en lui, mais Searle hésite.

 

8.                  EXT. DANS LES EAUX VERS LA BERGE ET VERS UNE VASQUE D’EAU  AUX REFLETS SANGLANTS ENVAHI DE BRUMES PARMI LA VÉGÉTATION – JOUR – BRUITS D’ÉCLABOUSSURES ET PLEURS DE COLÈRE DE L’AMAZONE.

 

ACTION

Searle son amazone à bras le corps, et dans un crawl impitoyable entraîne sa proie vers la berge instable où les roseaux et les plantes aquatiques se disputent le droit de croître. Il n’a bientôt plus d’eau que jusqu’à la taille, puis jusqu’aux cuisses. Un peu plus loin, une vasque d’eau au bord du lac, rattachée à ce dernier par le creux d’un goulet de sable à cet endroit. Il porte la femme qui se débat toujours contre lui. Il entend ses pleurs de colère et d’opprobre.

 

9.                  EXT. SUR LA BERGE DE SABLE BRUN JAUNE À PROXIMITÉ D’UNE VASQUE D’EAU  AUX REFLETS SANGLANTS ENVAHIE DE BRUMES PARMI LA VÉGÉTATION – JOUR – BRUITS DES ÉBATS SUR LE SABLE – GÉMISSEMENTS DE L’AMAZONE ET GROGNEMENTS DE SEARLE.

 

ACTION

Après une hésitation déchirante, il la jette sur le sable brun jaune et tombe à ses côtés.

Comme l’amazone tend les bras pour l’empêcher de se rapprocher, Searle les lui prend dans l’étau de ses mains et la secoue brutalement. Puis il s’affaisse sur elle, et reprend sa bouche qui refuse de s’ouvrir sous la pression de ses lèvres. Quand il la force malgré tout, Searle perçoit nettement la rétractation puis la dilatation de l’organe infernal dans sa propre poitrine.

Figé d’horreur, Searle ne fait tout d’abord plus aucun mouvement qui puisse déclencher le surgissement de l’entité de chair. Effaré, tremblant à l’idée de ce que sa perversion risque d’engendrer, il finit par se détacher de sa victime.

 

SEARLE NÉPALHÂNH-2

(Le regard halluciné, il bafouille)

Par… Pardon, Mae… ween. Pardon.

 

ACTION

Tout en gémissant d’énervement et d’incompréhension, l’amazone réalise qu’elle est libre et se redresse, percluse de douleurs sur tout son corps. Alors qu’elle considère l’inconnu en face d’elle, en ne sachant comment réagir : partir ou l’abreuver d’injures, Searle se détourne et reprend le chemin vers les eaux. Il l’épie une dernière fois et devine ses hésitations.

 

SEARLE NÉPALHÂNH-2

(Il crie)

Fuis, Maeween ! Va retrouver les autres !

 

ACTION

Bouche bée, l’amazone observe l’officier qui parait fuir à son tour.

 

SEARLE NÉPALHÂNH-2

(Il hurle, hors de lui)

Va-t’en ! Va-t’en !

 

10.                  EXT. SUR LA BERGE MARÉCAGEUSE PRÈS D’UN TAS DE VÊTEMENTS FÉMININS (COMBINAISON DE CUIR DE L’AMAZONE ET BOTTES DE CUIR À LACETS) – JOUR – BRUITS DE SUCCION DE LA BOUE ET BRUITS SUSPECTS.

 

ACTION

Searle a disparu au sein du marais. Sonnée, l’amazone récupère ses vêtements puis sonde les lieux du regard afin de regagner la sécurité de leur communauté guerrière. Elle scrute le terrain où elle met les pieds. La succion de la boue et le chuintement du loess sous ses pas lui font craindre une zone plus périlleuse du marécage. Écœurée, elle amorce à intervalle un écart brusque vers un sol plus stable. Toute son attention dirigée dans ce sens, Maeween n’entend pas le bruit suspect à quelque cent pas devant elle.

 

11.                  EXT. VERS LA BERGE MARÉCAGEUSE PUIS SUR LA BERGE PRÈS D’UN TAS DE VÊTEMENTS MASCULINS (DONT LA CUIRASSE THORACIQUE CONSTITUÉE D’UN ALLIAGE DE mÉtaux et de CUIR) – JOUR – BRUITS D’ÉCLABOUSSURES. HURLEMENT DE L’AMAZONE.

 

ACTION

Searle perçoit l’odeur bien avant de discerner les errements reconnaissables de la créature qui hante les parages. Atterré par sa négligence, il s’arrête d’un bloc et refait à grandes enjambées hâtives, le chemin inverse. Il repère, très vite, le petit tas de ses vêtements qu’il enfile prestement, tout en courant silencieusement sur le sentier détrempé. Il n’a plus le temps de prévenir son amazone du danger imminent. Le hurlement de cette dernière le fauche dans sa course, et il accélère l’allure.

 

12.                  EXT. VERS UN SOL PLUS FERME – JOUR – BRUITS DE LUTTE ET HURLEMENT DE L’AMAZONE – BRUIT DE TIGES ET DE FEUILLAGES QUE L’ON REPOUSSE – CRI RAUQUE DE SEARLE.

 

ACTION

Quand Searle jaillit des hautes tiges des plantes sur une terre plus ferme, c’est pour découvrir l’amazone aux prises avec un énorme Draeg. Ce dernier ne semble pas vouloir blesser sa victime, mais s’efforce de l’emporter dans son sillage. Le cri rauque de Searle arrête instantanément le démon homme, et lui fait lâcher sa proie qui tombe pesamment à ses pieds et recule aussitôt.

 

13.                  EXT. SUR LE SOL FERME CONSTITUÉ DE MOUSSES ET DE PIERRAILLE. BLOCS DE ROCHE EN FOND. À GAUCHE DE L’EXTRÉMITÉ DU BASSIN ROUGEOYANT – JOUR –  BRUITS DE LUTTE ENTRE SEARLE ET LE DRAEG. GRONDEMENTS DU DRAEG ET GÉMISSEMENT DE SEARLE. CRÉPITEMENTS MÉTALLIQUES DE L’ARME.

 

ACTION

Searle se rue sur le mâle adulte. La violence de l’officier et sa rage sont telles que ses poings s’abattent sur le monstre en le déstabilisant et que l’arme de Searle entre en action avant que l’alien ne réagisse. Pourtant, le bras puissant de celui-ci pourvu de griffes terminales a le temps de frapper l’épaule de Searle qui encaisse le choc avec un gémissement douloureux. Du sang jaillit de sa chair sous le regard anxieux de Maeween, témoin de la scène. Profitant de l’inattention du Draeg à son sujet, l’amazone se redresse complètement et essaye de se glisser derrière les deux mâles pour tenter d’apporter son aide au Dragaãnh. L’arme de ce dernier crépite d’un son métallique, en déchargeant sa chimie particulière sur le monstre humain qui s’écroule bientôt sous les impacts mortels.

 

ACTION

L’amazone approche lentement, curieuse d’observer l’Alien revêtu d’un unique pagne. À l’exception d’images floues ou imprécises dans les livres sacrés, elle n’a guère eu le loisir d’en étudier. La créature ne bouge plus, subissant la dégénérescence accélérée causée par l’arme du Dragaãnh ; il est mourant.

 

SEARLE NÉPALHÂNH-2

(Inquiet)

N’avance pas, Maeween !

 

ACTION

À dix pas, l’amazone défie le Dragaãnh dont le regard défait se rive au sien. Elle avance de nouveau.

 

MAEWEEN-3

(Frondeuse)

J’ai besoin de savoir à quoi ressemblent, réellement, les démons hommes que je dois affronter, Searle.

 

ACTION

L’amazone contemple le corps moribond du Draeg. Le pigment brun rouge de sa peau rappelle la nuance des eaux de l’aqualide, mais aussi autre chose. Tout à l’heure, lors de l’attaque traîtresse de Searle, quand il tentait de l’embrasser sur le sable de la vasque, son pagne s’était légèrement déplacé en lui révélant son sexe turgescent. Hébétée, Maeween ne dit rien. Tranquillement, elle s’empare d’un morceau de bois à sa portée et va soulever le pagne du monstre à terre. Sous le tissu, l’entrejambe ne présente aucun organe masculin digne de ce nom. À cet endroit, le corps du Draeg n’arbore, au contraire, qu’une zone vierge d’appendices sexuels. Stoïque, l’amazone laisse retomber le pagne, ébauche un signe en hommage au défunt et s’éloigne vers la troupe de soldats qui patientent en retrait un peu plus haut. En arrière, Searle la suit des yeux sans chercher à la rattraper. Il s’interroge sur ce que l’amazone a pu remarquer sur le Draeg, pour être intriguée au point de s’en approcher aussi près ?

FONDU EN SORTIE.

FIN


Note de l'auteure : l'intégralité du script est désormais achevée et les deux tomes du roman Les Déviants Sacrés ont été publiés.
Tome 1 : Le Grand Dessein, aout 2021
Tome 2 : La Quête du Dragaãnh, novembre 2021



Mes romans sont accessibles à toutes potentialités de script en vue d'un film à réaliser

Contactez moi : christine_barsi@hotmail.com
Contactez mon éditeur 5 Sens Editions : contact@5senseditions.ch

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