Script de la scène correspondant au chapitre 27 du tome 1
LE
DÉMON DES EAUX CARMIN
christine
barsi
Adaptée de
l’œuvre Les Déviants sacrés
de l’auteure
christine barsi
La
troupe constituée de GUERRIERS SYLVANEETHS, de leur capitaine SEARLE NÉPALHÂNH
alias le DRAGAÃNH, et de leur amazone, progresse au travers des hauts plateaux
et de la pierraille, tout au long de la matinée. Quand les astres Sahht, Mahht
et Alhen sont au sommet de leur ascension, le cri guttural d’un guerrier les
fait sortir de leur monotonie.
APPARITION EN FONDU :
1.
EXT. CHEMIN DESCENDANT DES HAUTS PLATEAUX - JOUR
– Le CIEL A DES NUANCES DE VERT ÉMERAUDE ((les astres Sahht (vert orangé),
Mahht (vert orangé) et Alhen (orangé – le plus gros des trois) sont au sommet de leur ascension)
ACTION
La troupe amorce la descente des
hauts plateaux. Un GUERRIER indique la présence d’un aqualide, en contrebas. L’Aqualide
est un loch ou bassin liquide constitué d’une eau couleur de sang ayant
l’ultime propriété de régénération dans certaines conditions. Il se raconte
qu’en contrepartie, ce type de bassin amenuise voire annihile la force physique
le temps de l’immersion. Ils peuvent s’avérer dangereux pour un Sylvaneeth.
:
GUERRIER-1
(Cri guttural)
L’aqualide,
là-bas !
ACTION
Intriguée de ce que sera la
décision de SEARLE NÉPALHÂNH leur capitaine,
l’amazone MAEWEEN BAÄELT se tourne dans sa direction. Il pèse sur elle un
regard neutre, en réfléchissant aux conséquences de son choix. La jeune femme
affiche un aplomb superbe, lui rendant un regard tout aussi dépourvu
d’attention.
SEARLE NÉPALHÂNH-2
(Il
assène tranquillement)
Nous
franchirons la passe liquide.
ACTION
Aucun
des guerriers ne bronche. Tous repartent d’un pas plus rapide, comme pressés de
traverser les lieux maudits. Maeween tremble d’une excitation contrôlée. Tandis
que le regard du Dragaãnh se pose sur elle comme s’il jaugeait sa résistance,
elle soutient de nouveau celui-là sans manifester d’embarras. L’homme se détourne
d’elle, et emprunte le sentier qui dévale des hauts plateaux en s’incurvant
légèrement.
La
descente s’effectue dans un silence quasi religieux qui confond la jeune femme.
La raideur de la pente, plus importante que ce qu’elle a imaginé, les force à
s’agripper à la roche qui saille de part et d’autre du couloir. Griffés par les
aspérités, les doigts de Maeween se marquent de longues estafilades
sanglantes ; mais le sentiment de bonheur que lui procure l’énigme de cet
occulte aqualide lui fait oublier la douleur.
APPARITION
EN FONDU :
2.
EXT. EXTRÉMITÉ DU DÉFILÉ D’UNE VALLÉE REHAUSSÉE – UNE VUE
SPLENDIDE SUR UN LAC (AQUALIDE) AUX REFLETS ROUGES ET ARGENT DONT LES EAUX
TROUBLES SONT PARTIELLEMENT DISSIMULÉES PAR UNE VÉGÉTATION ABONDANTE – UNE
BONNE HEURE PLUS TARD – JOUR – PRÉSENCE DES TROIS ASTRES DANS LE CIEL AUX
NUANCES ÉMERAUDE.
Il
leur faut une bonne heure pour atteindre l’extrémité du défilé et parvenir dans
un semblant de vallée rehaussée, envahie pour une grande part par les reflets
rouges et argent d’un lac aux eaux troubles dissimulé derrière une végétation
abondante. De leur point de vue reculé, la vue splendide achève de charmer
l’amazone en dépit d’émanations particulières qui lui font tout d’abord froncer
le nez pour, après quelques dizaines de pas, trouver l'exhalaison, douce-amère,
envoûtante et d’une suavité très agréable. Elle est néanmoins déroutée, puis
amusée de voir les hommes arborer leur filtrant au visage afin de se protéger
des relents singuliers qui, pour sa part, l’attirent curieusement. Searle, qui
intercepte son expression, frémit d’un plaisir dissimulé. Comme lui, son
amazone apprécie les effluves paradoxaux propres aux abords de la vieille cité
envahie de Draegs.
Le
rythme de leur progression se ralentit naturellement, tandis que les hommes
paraissent porter sur leurs épaules des masses d’une lourdeur ineffable. Comme
ils approchent des marais et de leur flore exubérante, Searle lance une série
d’ordres brefs.
APPARITION
EN FONDU :
3.
EXT. PROXIMITÉ DU MARAIS – JOUR – PRÉSENCE DES TROIS
ASTRES.
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
Attendez-moi
ici, et veillez sur le secteur ! Qu’une dizaine d’entre vous se déploie
tout autour. J’emmène notre amazone, près du bassin.
4.
EXT. DANS LE MARAIS AUX REFLETS SANGLANTS ENVAHI DE
BRUMES PARMI LA VÉGÉTATION – JOUR – SONORITÉS PITTORESQUES et clapotis de
l’eau.
ACTION
Les
soldats s’étonnent de ce que leur officier veuille entraîner leur amazone à sa
suite, mais conserve un silence prudent. Tandis qu’ils se déploient alentour
afin d’organiser la garde, le couple disparait au cœur du marais. Des herbes
aux larges pétioles grimpent, plus hautes que la jeune femme, mais la main de
son guide, qui s’est emparé de la sienne, ne la lâche pas. Maeween marche dans
ses traces, agacée par l’attitude changeante de l’homme. Les clapotis de leurs
pas produisent des sonorités pittoresques, sorte de mélodie insolite dans ce
cadre de brumes et de marais où naviguent des bandes d’humidité odorante. À
intervalle se profilent les reflets sanglants des eaux troubles dissimulées par
la végétation. Puis la main virile abandonne la sienne. Le Dragaãnh Searle
Népalhânh disparait de la circulation, pour reparaître presque aussitôt, seulement
vêtu d’un pagne sommaire. Sa cuirasse de métalocuir a disparu. La jeune femme
sursaute.
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
Retire
tes vêtements, Maeween.
MAEWEEN
BAËLT-3
(L’amazone sursaute)
Quoi ?
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
Retire tes
vêtements, et dépose-les près d’ici ; là où je t’emmène, ils te
gêneraient.
ACTION
Maeween
atermoie. Mais sous le regard étrange de l’officier, elle se soumet à regret et
ôte sa combinaison puis le ruban de textile étroit soutenant sa poitrine
gonflée de sève. L’éclair dans les yeux de l’homme ne lui échappe pas. Elle
conserve le fin tissu sur la partie basse de son anatomie.
Sans
l’attendre, Searle s’évanouit dans le fouillis de la végétation. Maeween
discerne très nettement le fracas d’un plongeon, puis le bourdonnement tonal
des éclaboussures le long d’un corps fendant les eaux du loch. Prudemment, elle
avance à son tour et se retrouve devant une large étendue d’eaux brunes aux
nuances rouge carmin. Elle hésite. L’a priori des soldats et des amazones et
les rumeurs circulant dans la caserne l’ont prévenue contre les dangers
inhérents aux eaux insalubres des aqualides.
Par
inadvertance, elle manque marcher sur un planidohl, un petit amphibien gris
dont les pattes palmées se recouvrent de bulbes verts fluorescents et dont le
corps comporte deux ailettes transversales mobiles à l’instar d’un rotor. Ce
genre de quadrupède fraye au sein des marais et des aqualides et plane en déployant
ses membranes fluorescentes de vert et d’orangé pour pêcher son lot quotidien
d’insectes en tout genre. D’un vert uniforme, les larves de l’amphibien possèdent
une cuirasse de pointes d’un vert plus soutenu.
5.
EXT. DANS LEs eaux du MARAIS AUX REFLETS SANGLANTS ENVAHI
DE BRUMES PARMI LA VÉGÉTATION – un banc de sable rouge – JOUR – chant fluet de
larves aquatique, bruit d’un plongeon et cri de l’amazone.
ACTION
Maeween
écoute le chant fluet de ces larves aquatiques qui s’élève en un cœur de
tintinnabulements épurés. La beauté ténue de ces notes insolites envoûte
l’amazone. Elle pénètre dans l’eau sombre et dense. À petits pas circonspects,
elle s’aventure jusqu’à un banc de sable rouge. Les odeurs de putréfaction
végétale embaument les lieux sans être pour autant déplaisantes. Maeween inspire
pour puiser un peu de courage, puis, sans plus réfléchir, plonge à son tour
dans les eaux plus profondes. Un cri lui échappe. La fraîcheur vivifiante glisse
sur elle à l’instar d’un baume après une forte chaleur.
6.
EXT. DANS LES EAUX DU MARAIS AUX REFLETS SANGLANTS ENVAHI
DE BRUMES PARMI LA VÉGÉTATION – JOUR – CRI PUIS IMPRÉCATIONS DE SEARLE
NÉPALHÂNH – BRUIT D’UN PLONGEON DE SEARLE.
ACTION
Sensiblement rassurée, Maeween avance
dans l’onde si peu translucide qu’elle ne discerne du fond que de longs rubans
sombres de plantes balancées par le flot lourd et puissant. Elle exécute
quelques brasses timides, puis tâte du pied le fond qui se dérobe sous elle. Où
donc est passé cet individu ? Alors que la question s’impose, une
silhouette à peine reconnaissable, dans le brouillard diffus rampant au-dessus
de l’eau, la fait sursauter. D’un coup de rein hâtif, l’amazone s’enfonce dans
le courant et sans anticiper sa frayeur, sans la prévoir ni la comprendre, elle
nage dans la direction opposée à l’homme. Le cri de ce dernier pour attirer son
attention se mue en imprécations rauques, lorsqu’il devine son intention. Le
bruit d’un nouveau plongeon apprend à la nageuse que l’officier part à sa recherche.
Pour une raison confuse, Maeween prend vraiment peur et sa brasse s’accélère
nerveusement.
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
(Furieux contre l’amazone)
Maeween… !
... / ...
Sans
cesser de nager, Maeween tourne la tête pour juger de la distance qui la sépare
de l’étranger qu’est devenu à ses yeux le Dragaãnh. Rien à la surface des eaux.
Il a dû se lasser de son attitude et s’attarde certainement là où elle l’a
aperçu, dressé dans l’aqualide tel un démon des eaux.
Elle crie quand une main ferme
attrape sa cheville, et qu’elle est attirée malgré elle vers le fond des eaux sanglantes.
Elle boit la tasse, puis se débat avant que son esprit n’absorbe la pensée
brutale du Dragaãnh dans sa tête qui lui intime de ne pas lutter.
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
(Communication
télépathique impérieuse)
Ne lutte pas… !
ACTION
Un
coup de pied réflexe la fait s’échapper de l’étreinte de l’homme qui se
dissimule sous les eaux, tendre vers la surface et reprendre une seconde un
souffle d’air avant que d’être réentraînée vers les fonds insondables de
l’aqualide. Un étonnement incrédule l’envahit.
Elle
se laisse porter au sein de l’onde opaque pour tenter de surprendre l’ennemi par
sa passivité, mais ce dernier devine son stratagème. Ses bras l’enveloppent
d’une emprise oppressante. Dans un sursaut de conscience, s’extirpant par une
contorsion habile de la poigne pugnace, sentant comme des griffes s’accrocher à
sa chair en un violent effort pour la retenir, Maeween parvient à lui échapper
une nouvelle fois et d’une brasse rapide s’éloigne vers le bord du bassin.
Quand
elle reprend pied, crachant de l’eau et remplissant d’air ses poumons en feu, des
marques marbrent sa taille et son torse. Elle balaie des yeux les traces
sanguinolentes autour de son ventre avant de se retourner pour affronter celui
qui l’attaque ainsi en traître.
Au moment où Maeween pivote sur
elle-même, le Dragaãnh surgit des eaux tel un faune dont les traits déformés
d’une colère incompréhensible évoquent davantage un démon draeg. Son grand
corps d’homme s’abat sur elle ; et quand ses bras vigoureux se saisissent
de son corps nu, l’amazone pousse un cri dans lequel le nom du Dragaãnh se
distingue. Searle semble s’éveiller du cauchemar ; ses gestes se font plus
doux, plus tendres, bien qu’inexorablement, ses mains larges et puissantes
entraînent la jeune femme vers les eaux profondes du bassin.
MAEWEEN-3
(Elle crie)
Searle… !
MAEWEEN-3
(Elle insiste)
Searle…,
est-ce un rituel ?
ACTION
L’homme cesse tout mouvement pour étudier sa proie. Dans ses yeux, un éclair de démence suivi d’une reconnaissance soudaine de la situation l’empêche une seconde d’agir.
(CONTINUED)
CONTINUED :
(Un
éclair de démence dans le regard)
Oh, non,
Maeween, ce n’en est pas un, mais ça aurait pu l’être en effet.
MAEWEEN-3
(Voix exquise)
Je ne suis
pas prête, Searle.
ACTION
Son prénom prononcé par l’amazone
déstabilise l’officier, et ralentit en lui le mécanisme déréglé de ses pensées.
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
Oui, je le
sais bien, mon ange. Mais aussi le seras-tu, un jour, pour moi ?
ACTION
Il vrille sur l’amazone un regard
incendiaire et interrogateur, dans lequel celle-ci peut lire une aliénation
insondable.
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
Répète mon
nom, s’il te plaît.
MAEWEEN-3
Searle…
SEARLE NÉPALHÂNH-2
Encore, Maeween.
MAEWEEN-3
Searle…
Searle…
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
(Il marmotte avant de lui confesser de manière hermétique)
Oh… !
L’odeur de moi éloignera les autres.
MAEWEEN-3
Les
autres ?
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
Les mâles.
MAEWEEN-3
Draegs ?
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
Oui, les
Draegs. Ils hésiteront…
MAEWEEN-3
Mais…
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
Ne cherche
pas à comprendre, Maeween.
ACTION
De nouveau son emprise sur sa
captive se resserre. Ses yeux, un instant plus lucides, se troublent.
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
(Troublé)
Maeween,
laisse-toi faire, abandonne-toi. Maeween…
7. EXT. DANS LES hautS-fonds DU MARAIS AUX REFLETS SANGLANTS ENVAHI DE BRUMES PARMI LA VÉGÉTATION – sous l’eau – JOUR – BRUIT D’EAU.
(CONTINUED)
CONTINUED :
ACTION
Quand
Searle emporte l’amazone vers les hauts fonds et qu’il la colle contre le sol
de sable et de terre mêlés à de la roche et contre lui-même avec une passion
emplie de frénésie, Maeween se croit perdue. L’homme, l’inconnu, la presse
contre lui violemment, et quand ses lèvres effleurent les siennes, les
gémissements de l’amazone se perdent dans les eaux du bassin, enfermés dans des
bulles d’un silence impénétrable. D’elle-même, elle ouvre ses propres lèvres.
Pourtant, elle se débat toujours ; les lèvres brutales dévorent les siennes,
tandis qu’une langue étrangère se glisse dans sa bouche. Maeween finit par
capituler.
Elle suffoque. L’air recommence à
lui manquer. Comme elle résiste, son tortionnaire la plaque plus encore contre
le fond de roche et de sable pour mieux l’embrasser. Le sol lui laboure le dos
douloureusement. Puis alors qu’elle croit qu’elle va cesser de respirer, il la
relève et la ramène vers la surface. Il sait que les eaux de l’aqualide annihilent
le monstre en lui, mais Searle hésite.
8.
EXT. DANS LES EAUX VERS LA BERGE ET VERS UNE VASQUE
D’EAU AUX REFLETS SANGLANTS ENVAHI DE
BRUMES PARMI LA VÉGÉTATION – JOUR – BRUITS D’ÉCLABOUSSURES ET PLEURS DE COLÈRE
DE L’AMAZONE.
ACTION
Searle son amazone à bras le corps,
et dans un crawl impitoyable entraîne sa proie vers la berge instable où les
roseaux et les plantes aquatiques se disputent le droit de croître. Il n’a
bientôt plus d’eau que jusqu’à la taille, puis jusqu’aux cuisses. Un peu plus
loin, une vasque d’eau au bord du lac, rattachée à ce dernier par le creux d’un
goulet de sable à cet endroit. Il porte la femme qui se débat toujours contre
lui. Il entend ses pleurs de colère et d’opprobre.
9.
EXT. SUR LA BERGE DE SABLE BRUN JAUNE À PROXIMITÉ D’UNE
VASQUE D’EAU AUX REFLETS SANGLANTS
ENVAHIE DE BRUMES PARMI LA VÉGÉTATION – JOUR – BRUITS DES ÉBATS SUR LE SABLE –
GÉMISSEMENTS DE L’AMAZONE ET GROGNEMENTS DE SEARLE.
ACTION
Après
une hésitation déchirante, il la jette sur le sable brun jaune et tombe à ses
côtés.
Comme
l’amazone tend les bras pour l’empêcher de se rapprocher, Searle les lui prend
dans l’étau de ses mains et la secoue brutalement. Puis il s’affaisse sur elle,
et reprend sa bouche qui refuse de s’ouvrir sous la pression de ses lèvres.
Quand il la force malgré tout, Searle perçoit nettement la rétractation puis la
dilatation de l’organe infernal dans sa propre poitrine.
Figé d’horreur, Searle ne fait tout
d’abord plus aucun mouvement qui puisse déclencher le surgissement de l’entité
de chair. Effaré, tremblant à l’idée de ce que sa perversion risque d’engendrer,
il finit par se détacher de sa victime.
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
(Le regard halluciné, il bafouille)
Par… Pardon, Mae… ween. Pardon.
ACTION
Tout en gémissant d’énervement et
d’incompréhension, l’amazone réalise qu’elle est libre et se redresse, percluse
de douleurs sur tout son corps. Alors qu’elle considère l’inconnu en face
d’elle, en ne sachant comment réagir : partir ou l’abreuver d’injures, Searle
se détourne et reprend le chemin vers les eaux. Il l’épie une dernière fois et
devine ses hésitations.
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
(Il crie)
Fuis,
Maeween ! Va retrouver les autres !
ACTION
Bouche bée, l’amazone observe
l’officier qui parait fuir à son tour.
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
(Il hurle, hors de lui)
Va-t’en !
Va-t’en !
10.
EXT. SUR LA BERGE MARÉCAGEUSE PRÈS D’UN TAS DE VÊTEMENTS
FÉMININS (COMBINAISON DE CUIR DE L’AMAZONE ET BOTTES DE CUIR À LACETS) – JOUR –
BRUITS DE SUCCION DE LA BOUE ET BRUITS SUSPECTS.
ACTION
Searle a disparu au sein du marais.
Sonnée, l’amazone récupère ses vêtements puis sonde les lieux du regard afin de
regagner la sécurité de leur communauté guerrière. Elle scrute le terrain où
elle met les pieds. La succion de la boue et le chuintement du loess sous ses
pas lui font craindre une zone plus périlleuse du marécage. Écœurée, elle amorce
à intervalle un écart brusque vers un sol plus stable. Toute son attention
dirigée dans ce sens, Maeween n’entend pas le bruit suspect à quelque cent pas
devant elle.
11.
EXT. VERS LA BERGE MARÉCAGEUSE PUIS SUR LA BERGE PRÈS
D’UN TAS DE VÊTEMENTS MASCULINS (DONT LA CUIRASSE THORACIQUE CONSTITUÉE D’UN
ALLIAGE DE mÉtaux et de CUIR) – JOUR – BRUITS D’ÉCLABOUSSURES. HURLEMENT DE
L’AMAZONE.
ACTION
Searle perçoit l’odeur bien avant
de discerner les errements reconnaissables de la créature qui hante les parages.
Atterré par sa négligence, il s’arrête d’un bloc et refait à grandes enjambées
hâtives, le chemin inverse. Il repère, très vite, le petit tas de ses vêtements
qu’il enfile prestement, tout en courant silencieusement sur le sentier
détrempé. Il n’a plus le temps de prévenir son amazone du danger imminent. Le
hurlement de cette dernière le fauche dans sa course, et il accélère l’allure.
12.
EXT. VERS UN SOL PLUS FERME – JOUR – BRUITS DE LUTTE ET
HURLEMENT DE L’AMAZONE – BRUIT DE TIGES ET DE FEUILLAGES QUE L’ON REPOUSSE –
CRI RAUQUE DE SEARLE.
ACTION
Quand Searle jaillit des hautes tiges
des plantes sur une terre plus ferme, c’est pour découvrir l’amazone aux prises
avec un énorme Draeg. Ce dernier ne semble pas vouloir blesser sa victime, mais
s’efforce de l’emporter dans son sillage. Le cri rauque de Searle arrête
instantanément le démon homme, et lui fait lâcher sa proie qui tombe pesamment
à ses pieds et recule aussitôt.
13.
EXT. SUR LE SOL FERME CONSTITUÉ DE MOUSSES ET DE
PIERRAILLE. BLOCS DE ROCHE EN FOND. À GAUCHE DE L’EXTRÉMITÉ DU BASSIN
ROUGEOYANT – JOUR – BRUITS DE LUTTE
ENTRE SEARLE ET LE DRAEG. GRONDEMENTS DU DRAEG ET GÉMISSEMENT DE SEARLE. CRÉPITEMENTS
MÉTALLIQUES DE L’ARME.
ACTION
Searle se rue sur le mâle adulte.
La violence de l’officier et sa rage sont telles que ses poings s’abattent sur le
monstre en le déstabilisant et que l’arme de Searle entre en action avant que l’alien
ne réagisse. Pourtant, le bras puissant de celui-ci pourvu de griffes
terminales a le temps de frapper l’épaule de Searle qui encaisse le choc avec un
gémissement douloureux. Du sang jaillit de sa chair sous le regard anxieux de
Maeween, témoin de la scène. Profitant de l’inattention du Draeg à son sujet, l’amazone
se redresse complètement et essaye de se glisser derrière les deux mâles pour
tenter d’apporter son aide au Dragaãnh. L’arme de ce dernier crépite d’un son
métallique, en déchargeant sa chimie particulière sur le monstre humain qui
s’écroule bientôt sous les impacts mortels.
ACTION
L’amazone approche lentement,
curieuse d’observer l’Alien revêtu d’un unique pagne. À l’exception d’images
floues ou imprécises dans les livres sacrés, elle n’a guère eu le loisir d’en
étudier. La créature ne bouge plus, subissant la dégénérescence accélérée
causée par l’arme du Dragaãnh ; il est mourant.
SEARLE
NÉPALHÂNH-2
(Inquiet)
N’avance
pas, Maeween !
ACTION
À dix pas, l’amazone défie le
Dragaãnh dont le regard défait se rive au sien. Elle avance de nouveau.
MAEWEEN-3
(Frondeuse)
J’ai besoin
de savoir à quoi ressemblent, réellement, les démons hommes que je dois
affronter, Searle.
ACTION
L’amazone contemple le corps
moribond du Draeg. Le pigment brun rouge de sa peau rappelle la nuance des eaux
de l’aqualide, mais aussi autre chose. Tout à l’heure, lors de l’attaque
traîtresse de Searle, quand il tentait de l’embrasser sur le sable de la
vasque, son pagne s’était légèrement déplacé en lui révélant son sexe
turgescent. Hébétée, Maeween ne dit rien. Tranquillement, elle s’empare d’un
morceau de bois à sa portée et va soulever le pagne du monstre à terre. Sous le
tissu, l’entrejambe ne présente aucun organe masculin digne de ce nom. À cet
endroit, le corps du Draeg n’arbore, au contraire, qu’une zone vierge
d’appendices sexuels. Stoïque, l’amazone laisse retomber le pagne, ébauche un
signe en hommage au défunt et s’éloigne vers la troupe de soldats qui
patientent en retrait un peu plus haut. En arrière, Searle la suit des yeux
sans chercher à la rattraper. Il s’interroge sur ce que l’amazone a pu
remarquer sur le Draeg, pour être intriguée au point de s’en
approcher aussi près ?
FONDU EN
SORTIE.
FIN
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